La septième édition du festival de musique classique d’Obernai (du 22 au 29 juillet) profitera du thème des contes et légendes pour s’offrir des concerts inattendus.
« L’idée du festival d’Obernai, c’est de proposer quelque chose qu’on n’attend pas vraiment », a rappelé Geneviève Laurenceau, directrice artistique et fondatrice, lors de la présentation du programme de ce festival de musique classique qui ne ronronne pas.
La violoniste obernoise, qui a acquis une stature internationale, veut clairement profiter de ce rendez-vous pour s’amuser, casser les codes et attirer un public de non-initiés. Et pas simplement en optant pour le thème universel des contes et légendes. Il y aura quasiment une originalité à chacun des dix concerts.
Une troublante expérience
En ouverture, ce sera surtout le lieu : le forum de l’entreprise de matériel électrique Hager, la plus importante d’Obernai (1 900 salariés). Un cadre tout neuf et de prestige — il a coûté 20 millions d’euros — qui sera envoûté par le violon de Geneviève Laurenceau, le piano de Shani Diluka et… deux chanteurs d’oiseaux. « Une expérience assez troublante », témoigne la directrice artistique.
Dimanche 24 juillet, pour le concert gratuit du soir, les oeuvres de Ravel et Moussorgsky seront mises en image par un dessinateur sur sable. Le jour où elle s’est retrouvée sur scène avec ce dernier, Geneviève Laurenceau a été subjuguée. Et lui a « sauté dessus après le concert pour voir s’il était libre cet été ».
Le lendemain un — un lundi à 15 h ! — le physicien des sciences Etienne Klein « parlera de légendes comme le big bang, une théorie en train d’être remise en cause ». Une conférence accompagnée par un piano chargé d’exprimer les questions métaphysiques d’auteur comme Bach ou Debussy.
Vous croyez avoir tout vu ? Jeudi 28 juillet, c’est une soirée d’improvisation totale qui se profile avec un piano et un saxophone qui se laisseront porter, ensemble, par les thèmes donnés par le public. « Ils sont très impressionnants », n’en revient toujours pas Geneviève Laurenceau. Le tout sera débroussaillé juste avant par une conférence sur l’art d’improviser.
En clôture, c’est un conte en musique sur l’histoire d’un violon, spécialement conçu pour le festival, qui sera donné.
Derrière de telles extravagances, le reste du programme, y compris le concert des légendes du jazz, de Django à Charlie Parker, en plein air dans le parc de la Léonardsau, passerait presque pour une banalité dans ce festival de musique vraiment pas classique.
Guillaume Muller
Plus d’infos sur www.festivalmusiqueobernai.com
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